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Au-pays-de-Goewin.over-blog.com

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Les livres de Goéwin

roman noir

Résumé :

Traditions, lois ancestrales, lorsque les codes de vie sont régis par le passé sans tenir compte des évolutions.
Des centaines, voire des milliers d'hommes et d'enfants vivent cloîtrés de peur d'être les cibles de la Gjakmarrja, vendetta albanaise héritée du Moyen-Âge.
Daran et ses parents ont subi, il y a presque vingt ans, la reprise de sang inscrite dans les codes du Kanun, pour une faute commise par un membre de leur famille.
Après avoir fui son pays et la mort, le voilà de retour, au terme de 18 années d'absence, de nouveau confronté à ces lois d'un autre âge.

Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

♥ Coup de cœur ! ♥ Quand le passé s’invite au présent par le biais des lois ancestrales du Kanun et tellement plus…

Dès les premières lignes, dans sa Préface, Cetro nous explique ce qu’est le

Kanun, une loi ancestrale qui régit la vendetta en Albanie. Daran, alors qu’il avait 15 ans en a été victime ainsi que ses parents. Lui seul a survécu grâce à son exfiltration en France. Dix-huit ans après, il retourne chez lui, à la demande de Sœur Christina qui lui avait sauvé la vie en le faisant fuir et de nouveau, il va se trouver confronté au Kanun : ses deux meilleurs amis ont un énorme différent et l’un d’entre eux, Mehmet, veut appliquer les codes du Kanun à l’autre, Pashko. Sr Christina espère que Daran pourra les réconcilier et éviter de nouveaux crimes.

L’auteur a pris soin de nous préciser dès le début qu’il s’agit d’une histoire qu’il a inventée mais il nous offre une telle galerie de personnages, une intrigue tellement réaliste que cela pourrait tout à fait exister. « Kanun », c’est une histoire d’amour et de haine, d’amitié et de trahisons. C’est également un pays, l’Albanie, et Cetro se fait poète par la bouche de

Daran qui retrouve son pays pour lequel il éprouve un amour passionné malgré les souvenirs douloureux. Les paysages sont magnifiques et donnent envie de les découvrir.

« Kanun », c’est encore un livre addictif à 200 % : une fois commencé, vous ne pourrez plus le lâcher et je lui dois une nuit blanche, de celles que connaissent tous les amoureux de la lecture : « allez, encore un chapitre… Impossible de m’arrêter là… ». Car Cetro, avec le talent qui le caractérise, est un maître manipulateur, un magicien, une plume à nulle autre pareille. Vous pensiez lire une histoire de vengeance mais il y a bien plus que cela et il ne cesse de nous surprendre tout au long de la lecture et ce, jusqu’à la dernière page !

Il nous offre des personnages inoubliables et qui vous touchent, vous bouleversent. Il y a Daran bien sûr, le héros principal, un jeune homme au grand cœur, qui va essayer de faire la paix avec son passé. Puis il y a Sœur Christina, une bonne sœur de choc, qui n’a peur de rien et n’a pas la langue dans sa poche. Mais j’ai surtout craqué pour Zamir, un petit bonhomme de 10 ans, une véritable bouille à bisous pleine d’espièglerie, qui a une relation bouleversante avec sa grand-mère. Cetro a su garder son cœur d’enfant et il a un don pour faire revivre cette innocence, cette beauté, dans ses jeunes personnages.

Lire Cetro, c’est chaque fois s’embarquer pour une aventure humaine. Au-delà de l’intrigue, c’est de la vie qu’il s’agit. Ici, il nous fait découvrir le Kanun. Je ne sais pas vous,  mais moi c’était la première fois que j’en entendais parler et découvrir qu’aujourd’hui encore il était d’actualité et que des familles entières vivaient prisonnières dans leurs maisons, terrifiées et complètement impuissantes, a été un choc. Et comme toujours, l’auteur dénonce une situation intolérable. Mais il nous parle aussi avec beaucoup de délicatesse et de pudeur, d’amour et de souffrance, d’amitié et de fidélité, de trahison, du poids des non-dits, des secrets qui se cachent dans le passé.

Que vous connaissiez Cetro ou non, je n’ai qu’une chose à dire : foncez ! « Kanun » est une véritable pépite mais chacun de ses livres l’est. À chaque fois, il nous conte une histoire totalement différente, il nous emporte dans son univers où se mêlent tendresse et douleur, colère et pardon, rédemption… Et tout cela d’une plume qui sait se faire poétique, pleine d’humour, mais aussi tranchante et crue. C’est un coup de cœur et je remercie l’auteur pour m’avoir une fois de plus transportée, émue, bouleversée… et complètement surprise.

Le Kanun

 

Le pont du village de Mes

 

Ruines du château de Rozafa à Shkodër

 

Ruines du château de Rozafa à Shkodër

 

Carte de l'Albanie

 

Carte détaillée Shkodër, Albanie

 

Lac de Shkodra

 

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Publié le par Goéwin
Publié dans : #Roman, #Roman noir, #Polar, #Rédemption, #Psychologie, #Drogue, #Guerre de gangs, #CETRO

Résumé :

Maximilien Devot n'est plus, depuis bien des années.
Ne reste que Max, dealer éduqué et moderne, craint et redouté à défaut d'être respectable et respecté.
Sans scrupules ni regrets, épaulé par Fabio, son associé, il règne sur une partie de la ville d'une batte de fer et de la main des affaires, et entend conserver le haut du pavé.
Entre camés et prostituées, habitants sans avenir ni projets, dans ces rues jonchées de seringues et de capotes usagées, souffle un hiver mordant de cruauté.
Dans cette crasse organisée ne poussent plus que malheur et inhumanité.
Seule une personne dans ce quartier, rescapée de ce naufrage généralisé, semble avoir toujours pied, ne pas sombrer dans cet océan de misère sociale et humaine, et ne pas se préoccuper des activités de Max et de Fabio le déjanté.
Une vieille personne. Droite en dépit du poids des années, droite malgré ce monde qui s'effondre et se dérobe sous ses pieds.
Une rencontre dont Max ne pouvait soupçonner l'importance.
Un simple regard échangé qui va dès lors le hanter et l'obséder.
Qu'est-ce qui anime cette vieille femme ?

Mon avis : ♥ ♥ ♥ ♥ ♥

Coup de ♥ ! Un livre féroce et tendre, bluffant et complètement addictif !

Je remercie Cetro pour sa confiance et pour m’avoir envoyé « Après la neige » en avant-première. Et me voilà bien embêtée pour faire ma chronique tant ce livre m’a retourné le cerveau. Waouh ! c’est du grand CETRO ! Et j’ai bien peur de ne pas trouver les mots pour rendre justice à son livre.

Tout commence par une scène d’une extrême violence. Alex qui appartient à la bande du gros Fred s’est fait surprendre sur le territoire des Pitts. Or, le territoire, c’est sacré et malheur à celui qui cherche à empiéter… Alex va en faire la douloureuse expérience qui lui coûtera ses jambes. Dès les premières lignes, le ton est donné et malgré la gravité des faits, on ne peut s’empêcher de sourire tant le style de Cetro empli de gouaille et de dérision fait mouche. Les Pitts, c’est d’abord Max et Fabio, vingt-sept ans, deux amis à la vie à la mort, les jumeaux, Hugo et Georges, deux “gorilles” d’un gabarit impressionnant qui sont les hommes de main, plus Aziz et Sam et quelques autres. Et puis il y a cette vieille femme, Marijo, qui détonne dans le quartier, elle semble n’avoir peur de rien, marche la tête haute et son regard est plein d’une vie qui a depuis longtemps quitté les êtres qui hantent cette jungle de camés où seule la loi du plus fort règne. Elle a perdu son petit-fils Damien, mort d’une overdose. Néanmoins, dans cette jungle, il règne une certaine déontologie, il y a un certain sens de l’honneur et de la loyauté, bon d’accord pas pour tout le monde mais quand même… Ainsi, Auguste qui est simple d’esprit n’a rien à craindre, il fait les courses pour tous les gens du quartier. Max est obsédé par Marijo et il éprouve de la culpabilité pour la mort de Damien dont il se sent indirectement responsable à cause de toute la drogue qu’il deale. Il se met à la suivre pour tenter de comprendre pourquoi elle l’obsède autant. « Marijo s’occupe des anges », dixit Auguste.

« Après la neige » nous fait entrer dans le monde impitoyable et misérable de la drogue, des trafiquants et des camés, des prostituées et des guerres de territoire entre chefs de gangs. Ce ne sont certes pas des enfants de chœur, ils en sont même très loin, mais je ne peux m’empêcher de ressentir de la tendresse pour eux. La faute à Cetro qui sait nous les rendre attachants. C’est ainsi qu’on fait la connaissance de Bronx, l’American Bully de Max. Le chapitre qui lui est consacré vaut son pesant d’or. Et puis il y a Séraphine, la mère paralysée des jumeaux : alors que ce sont de véritables brutes, ils deviennent touchants dans la manière dont ils la soignent et la dorlotent.

Le monde que nous décrit l’auteur est féroce. Il nous plonge dans l’enfer de la drogue et nous montre sans concessions les ravages qu’elle provoque, ses effets dévastateurs : dépendance, atrophie du cerveau, destruction de la famille, violence conjugale et familiale, agressions, fausses couches et malformations du fœtus… Et tout cela au nom du sacro-saint profit d’une poignée de trafiquants pour asseoir leur pouvoir diabolique. Cetro dénonce également la manie que nous avons de tout filmer et surtout l’inconcevable pour pouvoir poster sur internet, être vu, ou encore les méfaits de la télévision à outrance. Nous sommes tellement habitués à voir la violence, la mort en direct que nous en devenons insensibles. Plus rien ne nous touche ou nous atteint.

L’auteur pose un regard plein d’humanité sur cette “cour des miracles”. À travers Max, nous découvrons comment un enfant aimé et élevé au sein d’une famille dite normale a pu faire les mauvais choix et se retrouver chef de gang. Il va faire une douloureuse prise de conscience de sa responsabilité. Pourra-t-il se racheter ? N’est-il pas déjà trop tard ? Et surtout de quelle façon ? Et c’est là que Cetro montre son génie. Non seulement, il nous offre une magnifique histoire de rédemption, poignante, bouleversante, mais en plus Max trouve une façon de se racheter tout simplement incroyable et terriblement émouvante.

« Après la neige », c’est encore une remarquable étude de la psychologie des différents protagonistes. L’auteur dépeint à merveille la psychologie de ses personnages. Son écriture est un régal, il utilise un langage imagé et plein de poésie. Les dialogues sont pleins d’humour et malgré la dureté du monde qu’il décrit, je n’ai pas cessé de sourire et même de rire. C’est aussi un polar assez particulier et là, Cetro se montre machiavélique, un manipulateur hors pair. Il nous roule dans la farine. Il m’a complètement bluffée. C’est un véritable magicien et je vous mets au défi de deviner la fin, une véritable apothéose…

J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce livre. Vous ne le regretterez pas, c’est de l’émotion à l’état pur ce qui est un peu la marque de fabrique de l’auteur. Vous en ressortirez complètement chamboulés, ne sachant plus si vous devez vous réjouir ou au contraire pleurer…

Mais les circonstances révèlent le monstre qui sommeille en chacun de nous.

Après la neige

C’est pas en regardant le monde aller mal et en se morfondant dessus que les choses s’amélioreront. Je veux le changer, alors j’y apporte mes petites touches de changement, à mon niveau. Chaque bienfait apporté, à qui ou quoi que ce soit, déteint un peu sur le monde, j’en suis sûre, et si je peux convertir une ou deux personnes à ma façon d’appréhender la vie, puis elles à leur tour deux ou trois, et ainsi de suite, alors on arrivera à repousser la laideur du monde que les salauds comme lui guident et dirigent. C’est par une somme de petits moments suspendus, de petites joies et satisfactions qu’on créera des lendemains ensoleillés.

Après la neige

Certaines personnes, rares, débordent d’une humanité renversante, et leur présence vous met à nu. Tout ce que vous avez profondément enfoui resurgit alors avec force, et vous révèle votre réelle personnalité, non plus ce rôle que vous vous évertuez à jouer au quotidien.

Après la neige

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Publié le par Goéwin
Publié dans : #Littérature, #Thriller psychologique, #Psychiatrie, #Schizophrènie, #Roman noir

Résumé :

« Régis aime la littérature et l'automne, les décibels et l'errance. Il n'a pas choisi le mal qui le ronge. Vivant la plupart du temps en lui-même, il perçoit une réalité déformée et angoissante, où tout fait sens. Dans sa psychose, il s'accroche à de fragiles repères : des personnages sans nom, des impressions sans fondement, des chansons sans espoir... Pourtant, peu de temps avant les attentats du 13 novembre 2015, le retour d'un mystérieux persécuteur va faire vaciller son équilibre précaire... Jusqu'au point de non-retour. »

Mon avis :

Bouleversant, perturbant et totalement addictif !

Lire « Régis » c’est plonger dans l’univers d’un hôpital psychiatrique et surtout dans le quotidien de Régis, dans ses délires, ses combats pour tenter de s’en sortir. Régis est attachant, fragile et il nous attire dans son monde de malade psychotique. Nous faisons sa connaissance alors qu’il vient de quitter l’isolement — après une tentative d’assassinat de Prédateur — et fête ses 32 ans. C’est aussi le jour des attentats sur Paris et au Bataclan. Régis est très sensible à tout ce qui se passe autour de lui et il passe tout « au prisme de ses interprétations ». Il adore la musique très sombre. James Osmont rythme le récit avec les paroles traduites des morceaux qu’écoute Régis et qui apportent un nouvel éclairage à ses délires.

Régis a un seul ami, Amine, qui lui rend visite régulièrement et jamais ne le juge. Il lui apporte de nouveaux morceaux de musique et lui partage également les actualités. Et j’ai beaucoup aimé que l’auteur dénonce le pouvoir tout-puissant des médias qui nous manipulent, l’instrumentalisation de l’islam mais aussi les carences du système carcéral et psychiatrique.

Et puis il y a Sandrine, l’infirmière psychiatrique qui suit Régis et qui progressivement a perdu le recul nécessaire à une soignante. Quand elle prend conscience qu’elle s’est trop attachée à Régis, il est déjà trop tard.

Je n’en dirai pas plus car je ne veux pas spoiler mais c’est un roman d’une incroyable richesse. James Osmont a une écriture pleine de poésie et on sent le vécu derrière chaque phrase. Je suis émerveillée par tout le travail qu’il a fait pour trouver les paroles de chansons qui collent au récit, pour ses traductions et pour la playlist qu’il nous a offert. Mention spéciale pour la couverture du roman qui nous met tout de suite dans l’ambiance.

Régis restera pour moi un petit frère que je n’oublierai pas tant son histoire m’a fascinée mais aussi touchée, bouleversée. Et je vais m’empresser de lire Sandrine.

Le temps emporte sur son aile et le printemps et l’hirondelle, et la vie et les jours perdus. Tout s’en va comme la fumée. L’espérance et la renommée.

Alfred de Musset « À Juana » Premières poésies.

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Publié le par Goéwin
Publié dans : #Littérature, #Humour noir, #Roman noir

Résumé :

« « Un loup dans la jungle, voilà ce que je suis. Un inadapté, un solitaire avec la rage au ventre parce qu’on m’a toujours méprisé. Une gueule un peu en biais, c’est vrai, une carcasse d’oiseau de proie qu’a rien croûté depuis six mois, et alors ? Je suis né dans la mort pour résumer. »

 

À Fresnes où il fait un séjour pour vol avec ruse, François partage sa cellule avec Medhi, un cador du grand banditisme. Ce Mehdi, c’est du méga lourd. D’ailleurs, il ignore superbement François qui, de son côté, joue les serviteurs zélés. Au fil des semaines, les intentions de François vont se révéler...

 

Observateur attentif du genre humain, Nan Aurousseau, dans ce nouveau roman, dresse le portrait fascinant d’un meurtrier hors du commun. Humour noir garanti. »

Mon avis :

Bluffant ! Une belle découverte !

Je remercie Masse Critique Babelio ainsi que les Éditions Buchet Chastel pour l’envoi de ce roman qui m’a fait découvrir Nan Aurousseau. J’avais été intriguée par le titre et le résumé mais je ne m’attendais absolument pas à ce que j’ai découvert.

François a la haine. Il faut dire qu’il n’a pas été gâté par la vie. « Je suis né dans la mort pour résumer. Parce que je suis un survivant. Les toubibs ont maintenu ma mère en vie pour que je naisse. Ils l’ont maintenue six mois. » Et tout au long du livre, François nous partage sa vie, ses projets, ses pensées. Parce qu’il a un grand projet né à la suite de ses dix-huit mois de prison ferme écopés à la suite d’un vol avec ruse et du partage de sa cellule avec « un cador du grand banditisme », Mehdi. Roublard, manipulateur, François a l’air inoffensif avec son hobby de peinture et sculpture de coccinelles sur des noyaux de cerise. Mais est-il aussi innocent qu’il veut le faire croire ?

Au début, j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire. Je ne me suis attachée à aucun des personnages. Puis au fur et à mesure que j’avançais dans ma lecture, je me suis laissée prendre par le style de Nan Aurousseau et complètement captivée, je n’ai plus lâché mon livre avant la fin. Je pense que je n’oublierai pas François de sitôt. Faussement naïf, cynique, il manie l’humour noir, grinçant, comme un maître. Au passage, il nous gratifie de ses avis toujours pertinents sur le genre humain et la société.

Donc au final, un livre passionnant et surprenant, très bien écrit, que j’ai eu du plaisir à lire.

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