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Les livres de Goéwin

« La femme invisible » de Tina Noiret

Présentation de l'éditeur :
 

"Je est une autre"

"Et c’est là que cela se produit. Aussi inattendu qu’improbable. Alors qu’elle suit le fil de ses pensées flottantes et son ombre projetée sur le sol. D’abord étonnée de la remarquer si grande, terrifiante, elle s’inquiète de sa couleur noire, de disparition. Cette ombre qui plane, c’est encore elle.

Et puis cela disparaît. Plus rien sur le sol. L’ombre complice est partie en fumée, éteinte.

Épouvantée, elle cherche un regard alentour. Rien, personne. Ils passent, des groupes, des individus, sans une seule œillade de son côté. Personne ne s’arrête. Elle, les regarde, et à leurs voix fortes, à leurs pas décidés, affairés, elle comprend enfin qu’elle est devenue INVISIBLE."

"Si le roman permet l’évasion par personnage interposé, il questionne aussi le réel plus vivement qu’un essai ou un discours.

"Comme son titre l'indique, ce livre est l'histoire d'une femme invisible.

Si invisible au monde, en fait, qu'elle en est pour ainsi dire absente. Les gestes de la vie quotidienne se déroulent pour elle sans passion malgré l’amour qu’elle a pour ses quatre enfants.

Un jour, elle découvre cette terrible invisibilité qui la frappe. Elle découvre qu’elle mène une existence dénuée de substance et de sens et cette découverte la mène à la dérive.

Confrontée à sa propre vacuité, elle décide d’écrire. Petit à petit son esprit se délite, jusqu’à l’issue fatale …

Par moments, ce livre m'évoque « L’Etranger » de Camus dont il emprunte le style fluide et froid, le tragique banal ou la banalité du tragique. Sous-jacent le mythe fondateur de l’infanticide, cette Médée moderne. Ou de l’inconvénient d’être né (Cioran).

Du très grand art, qui possède sa cohérence propre sous le fragmentaire.

La vie en soi, nous dit Tina Noiret, est une erreur.

Mais sous cette première lecture il y en a peut-être une autre, en filigrane. C’est de l’invisible et d’une expérience mystique dont il s’agit ici.

Message finalement codé qui fait à la fois la grandeur de ce livre et celle de son auteure."

 

Mon avis :

Bouleversant !

Noiret Tina nous plonge dans les tourments d’une âme. Sa femme invisible c’est l’histoire d’une longue descente aux enfers. C’est l’histoire d’une femme qui pour s’être crue libre va se découvrir transparente, inexistante aux yeux des autres et aux siens. C’est aussi un magnifique hymne à l’amour d’une mère pour ses enfants. Pour tenter de stopper cette lente dépersonnalisation qui va de pair avec la déchéance sociale, elle va écrire dans un journal, « écrire pour se sentir exister ».

Au premier abord, le texte peut sembler décousu mais c’est justement cela qui nous permet de ressentir, de vivre la souffrance d’Alexina. Ce livre m’a émue, troublée, perturbée mais aussi donné envie de le relire avec la certitude que j’y découvrirai encore d’autres vérités.

Un très grand livre. A lire absolument.

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