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Les livres de Goéwin

« Au bout du chemin » de Cetro. Auto-édité.

Résumé :

« Enfermé dans un service de soins aux personnes âgées, Frank est un vieil homme. Très vieux.
Bientôt 100 ans, physiquement dépendant, la somme de ses douleurs pourrait emplir un océan.
Pourtant, une seule le fait horriblement souffrir: celle, mentale, liée à sa solitude, à l'abandon dont il est l'objet.
Il attend donc la fin, sans horizons autres que les murs de sa chambre.
Jusqu'au jour où une étincelle va lui redonner espoir.
La visite régulière d'une jeune femme, aussi inattendue que rêvée, va le tirer de son morne quotidien, ré-ouvrir les fenêtres scellées, bouffée d'air frais et luminosité retrouvée.
Il pourra enfin se confier, déterrer des souvenirs précieusement enfouis et conservés.
La magie va alors opérer. »
 

Mon avis :

Ce livre est une merveille avec un brin de fantastique. Je l’ai terminé en larmes, complètement bouleversée et malgré tout avec un sourire dans le cœur.

Cédric Veto est un magicien. Non seulement il écrit très bien mais il nous dépouille de tous nos faux-semblants, de nos défenses pour nous atteindre en plein cœur. Avec Frank, il dénonce la terrible solitude de la personne âgée qui n’a plus personne pour s’inquiéter d’elle ou pour la visiter. Il nous découvre la solitude qui est la nôtre face à la maladie, la souffrance, la mort. Mais la rencontre de Frank avec Camille Delune va tout changer.

Cetro avec un humour rempli de tendresse nous offre un magnifique plaidoyer pour réunir les générations. Avec une indulgence attendrie, il va donner vie à Frank Carlotti, 99 ans, totalement dépendant, Frank qui va raconter sa vie à Camille et plus particulièrement l’été de ses 12 ans. Et par la grâce de son écriture, j’ai totalement basculé dans son monde.

Frank et son petit frère Anthony plus jeune de 2 ans vivent dans une ferme où se pratique l’élevage et l’agriculture bio respectueux des êtres et de l’environnement, avec leurs parents, leur grand-père paternel et grand-mère maternelle. Cette ferme, j’ai rêvé qu’elle existait avec ses animaux intelligents avec une « âme » qui en remontrerait à la plupart d’entre nous – je pense en particulier à la truie Eglantine, au veau Thor – ses habitants tellement pleins d’amour qu’ils en débordent et nous bouleversent. Et en même temps ils sont si simples et si vrais qu’on voudrait que nos familles leur ressemblent. Eglantine et Thor nous démontrent l’intelligence et le cœur de ceux que nous appelons bêtes avec notre aveugle et imbécile sentiment de supériorité.

Frank attendant la visite de Camille m’a fait penser au renard dans « Le Petit Prince » et j’ai ressenti à travers lui le douloureux désir d’exister pour quelqu’un.

Avec la visite de Camille, tout l’étage revit, il y a un regain d’énergie inexplicable. Jusqu’à Patrick le voisin de lit grabataire de Frank qui retrouve l’envie de parler, le goût d’échanger. C’est une grande vague de joie qui déferle sur tous les malades et soignants. L’amour déborde des mots, des phrases et Frank et Patrick sont pris d’une envie de vivre inédite.

« Au bout du chemin » est un livre d’une richesse extraordinaire, il dénonce notre mode de vie qui ne respecte plus rien, les excès de l’industrie agro-alimentaire dont nous sommes complices, les animaux nourris à la chaîne en batteries inhumaines et qui n’ont jamais vu un brin d’herbe, les pesticides et autres polluants qui violent la nature, tout ça au nom du sacro-saint profit ! Le passage sur ce qui se passe à l’abattoir est insoutenable et pose la question déchirante : peut-on se battre pour défendre ses idées, notre humanité, au risque d’être licencié ou au contraire doit-on tout accepter pour continuer à toucher son salaire et nourrir sa famille ?

J’ai été horrifiée par le travail inhumain qu’accomplit le père de Frank aux abattoirs ; j’ai eu envie de vomir à certains moments, à d’autres j’aurais volontiers cassé la figure au directeur tellement j’avais la haine face à son comportement ignoble motivé par le rendement et l’argent. Et j’ai bouilli de colère impuissante face à l’injustice du jugement qui veut que les riches et les puissants aient tous les droits et les pauvres seulement celui de s’écraser.

Cetro dénonce encore le « racisme vestimentaire » qui fait que l’on se moque sans pitié de celui qui est différent, pas à la mode.

Je terminerai avec un grand, un énorme MERCI à Cetro qui nous rappelle qu’« on ne voit bien qu’avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux » (Le Petit Prince). Lisez ce livre, vous en ressortirez différent, certainement bouleversé mais meilleur, plus humain et avec le désir que les choses changent.

– avec http://www.cetro.fr/, Cédric Veto, https://www.facebook.com/Le-ptit-monde-de-Cetro-717729394922284/ et https://www.amazon.fr/cetro/e/B00G9I9Y40/ref=ntt_dp_epwbk_0.
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