Résumé :
Abandonné à la naissance, Antoine Boulan fuit l’orphelinat et tente de survivre en restant sur le droit chemin pour tenir une promesse. Rattrapé par l’époque, il sombre dans les cambriolages et se voit condamné au bagne par erreur. Quand la guerre éclate, il revient en France pour prendre les armes et traversera le conflit en courant désespérément après son pardon. Du bagne de Saint-Laurent-du-Maroni aux plages de Dunkerque, à Paris puis dans le Loiret et enfin à Auschwitz Birkenau en Pologne, vous allez suivre pas à pas le destin d’un orphelin à qui la vie n’a fait aucun cadeau et qui deviendra, malgré lui, un héros de guerre.
(juillet 1942 - décembre 1944)
Traqué par la Gestapo, Antoine fuit Paris et se réfugie auprès du groupe de Gustave Jandart, Honneur du Loiret. Il en devient vite le lieutenant et s’installe dans la ferme abandonnée où transitent les candidats au passage de la ligne de démarcation. Cependant, les arrivées massives de Juifs, internés dans les camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers, l’interpellent. Le jeune résistant mène alors une enquête qui le conduira aux portes de l’enfer…

Mon avis : ✯ ✯ ✯ ✯ ✯ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
♥ Jusqu’au bout de l’inimaginable, de l’indicible… Un livre déchirant mais qui devrait être lu par tout le monde ! ♥
Sa tête mise à prix, obligé de rester caché, Antoine ne chôme pas. Mais malgré tout ce qu’il apporte au réseau de Gustave dans le Loiret, il se désole car pour lui rien ne vaut le terrain. Il cherche plus que jamais la rédemption. Non seulement il ne parvient pas à se pardonner ses fautes anciennes mais il se sent de plus responsable de la mort des êtres aimés. Il se pose également beaucoup de questions et cherche à comprendre pourquoi les nazis continuent à traquer et arrêter les Juifs alors qu’ils sont vainqueurs et pourquoi les femmes et les enfants… et sa quête de vérité l’entraînera loin, très loin, jusqu’aux portes de l’enfer.
Dans ce troisième tome, Antoine est de plus en plus fou au sens de téméraire, rien ne l’arrête ni ne le fait reculer. Il a toutes les audaces. Et plus que jamais, il prend toutes les responsabilités sur lui et s’accuse des morts de ceux qui l’entourent. Il a perdu son innocence, désormais il ne recule pas devant une exécution et lorsqu’il le fait, il montre une froideur, un détachement glaçants. Il se montre absolument impitoyable. La deuxième version des Larmes de Satan est encore plus dure que la première et les sentiments qu’il éprouve sont poussés à leur paroxysme. Antoine est d’une grande humilité, il n’a aucune conscience d’être devenu un héros, il s’en veut plus que jamais et pour trouver une réponse à ses questions, il décide d’aller à Auschwitz pour savoir ce qui s’y cache. (Il a également d’autres raisons mais ce sera à vous de les découvrir en lisant le livre.) Et il a un plan complètement dingue !
Gilles Milo-Vacéri ne le ménage pas et nous non plus par la même occasion. Il nous offre un suspense diabolique. À partir du moment où Antoine part pour Auschwitz, la situation se détériore encore plus, j’en ai perdu le souffle et j’ai tremblé pour lui tout du long, même si je connaissais déjà l’histoire, tant c’est intense. Antoine se montre d’un sang-froid à toute épreuve, ce que je traduirai par complètement cinglé ! Il est bluffant. Mais en même temps, je ne pouvais m’empêcher de le plaindre, il était tellement loin de s’imaginer la réalité des camps. Et sa réaction lorsqu’il découvre ce qu’est réellement Auschwitz est déchirante. L’auteur arrive à nous faire ressentir sa douleur et c’est vraiment atroce. Il nous fait basculer au plus profond de l’horreur. Mais il y a également quelques pépites, des témoignages d’amitié, de soutien, admirables. De plus, Antoine, quelles que soient ses souffrances, reste un homme d’honneur. Il reste fidèle à lui-même, n’hésitant pas à désobéir aux ordres pour sauver un blessé.
Ce dernier tome a été le plus dur, le plus éprouvant à lire tant on bascule dans l’horreur des camps, de la Shoah, tant la barbarie des hommes est insoutenable et la souffrance ressentie intense ; et puis j’ai senti comme jamais la solitude de l’homme face au Mal, à l’inimaginable. La prière d’Antoine m’a fait verser des larmes et m’a broyé le cœur, je me suis sentie impuissante comme jamais. Et ce d’autant plus, qu’aujourd’hui encore, la barbarie, l’horreur, règnent en maître dans tellement de pays. On aurait pu croire que l’expérience nous aurait servi de leçon, mais non, les génocides continuent, les guerres aussi et l’humanité déborde d’imagination lorsqu’il s’agit de faire souffrir, de torturer, d’assassiner…
Le retour d’Antoine à Paris est bouleversant. Le contraste est tellement énorme avec la violence des combats, la barbarie et ses retrouvailles avec un Paris libéré. J’ai eu l’impression d’avoir du mal physiquement, émotionnellement, à m’habituer. La transition était trop brutale et c’est tout le talent de Gilles Milo-Vacéri de nous faire vivre les émotions de ses personnages et de nous faire changer quelque part. Il nous a relaté les quatre années de l’Occupation et des combats d’Antoine et j’ai eu l’impression qu’une éternité s’était écoulée. Je ne vois plus les choses de la même façon qu’avant, quelque part il m’a fait grandir. Il y aurait encore énormément à dire et je me sens incapable de rendre réellement justice à ce roman. Je ne peux que vous engager à le lire.
Gilles, tu es un grand auteur. Tu nous offres des personnages inoubliables et tellement humains qu’ils en sont bouleversants et qu’ils nous transforment. Tu donnes vie à ce que tu écris. « Les Larmes de Satan » sont un témoignage. Bien que ce soit une fiction, c’est de l’Histoire à l’état pur. Ce livre nous rappelle tous ces morts oubliés, ces héros anonymes, à qui nous devons notre liberté. Il fait mémoire de cette abomination qu’a été la Shoah, ces cinq à six millions de Juifs qui ont été exterminés uniquement parce qu’ils étaient juifs et ce, au mieux dans l’indifférence générale, au pire avec notre complicité. « Soit les deux tiers des Juifs d'Europe et environ 40 % des Juifs du monde ». Rien que pour cela et malgré la dureté des faits, il devrait être lu par tous.
Il y a bien des manières de résister, Myriam. La guerre est une horreur et nous y perdons tous notre âme.
Quelque chose ne tournait pas rond et son instinct lui dictait de prendre la fuite. Depuis longtemps, il avait appris que l’affolement paralysait les réflexes et, par conséquent, il se forçait à respirer profondément pour apaiser son angoisse.
Il y a un temps pour tout et la guerre était incompatible avec un sentiment amoureux.
[...] Antoine, ce n’est pas parce que ça s’est mal passé une fois que ça risque de se reproduire. Je sais parfaitement que tu veux me protéger, que tu as peur, mais je suis une grande fille. Et ce n’est pas à toi que je vais t’apprendre que…
Elle se pencha et lui fit un baiser léger.
— La peur n’évite pas le danger.
Il ne devait pas céder à ce mirage qui risquait de les tuer tous les deux. Aimer était devenu une interdiction, la guerre n’était pas finie et il fallait descendre de ce nuage trop beau pour l’enfer.
Je crois surtout que la guerre est le meilleur révélateur de la nature profonde des âmes humaines, car en temps de paix, on ne peut en mesurer toute la pourriture
En faisant ça, sombre idiot, tu ne vaux pas mieux que les Boches. Tu es là pour défendre ton pays et rendre justice à tes frères d’armes, mais certainement pas pour torturer nos compatriotes, même si ce sont des collabos ou des traîtres !
Dans son esprit, un principe demeurait gravé comme une règle d’or. Plus c’était gros, dingue, absurde et farfelu, mieux ça fonctionne !
Ne dis rien de plus. L’amour, c’est peut-être la seule arme qui te permettra de venir à bout d’Auschwitz, de la guerre et de ton destin. Je pense avoir compris quelle force t’animait.
Tu vas vraiment venir avec moi ?
— À ton avis ? Je n’ai pas oublié la petite Arlette dans ce bus de malheur. Pour nous sauver, elle a donné sa vie, sans hésiter. C’est la plus belle leçon de courage que l’on m’ait donnée. Alors oui, mon vieux, on rentrera dans cet enfer et on en reviendra ensemble.
Il fut ravi de retrouver son arme fétiche [...] Ce pistolet avait été de toutes les opérations jusqu’à présent et quand on n’a plus rien, dans la vie comme dans la guerre, on se rattache à n’importe quoi.
— Je ne sais même plus me signer… je ne me souviens plus des prières… J’ai tout oublié. Je suis désolé… Ils ont tué votre fils, à vous aussi, alors vous devez pouvoir me comprendre et si vous existez, alors ma mère, Alice sont avec vous.
Il reprit son souffle et s’éclaircit la voix.
— Je viens devant vous trois pour faire une prière. Je sais… Je ne le fais pas assez souvent, mais ai-je vraiment eu le choix ? Vous le savez, vous qui voyez tout… Ils m’ont déjà tué tant de fois… Sa voix s’était brisée sur les derniers mots.
Tête basse, les larmes du combattant serpentaient sur ses joues marquées de cicatrices.
— Il faut m’écouter, je vous en conjure ! Par pitié, faites que je les retrouve vivantes et que je puisse les sortir de cet enfer, ne les abandonnez pas. Protégez mes amis, ce sont des braves et ils ne méritent pas de payer mes fautes. Je suis le seul coupable !
Son visage se releva vers la Vierge.
— Et s’il vous faut une vie, alors, prenez la mienne… moi, j’ai déjà tout perdu, ce n’est pas grave. Je suis déjà mort…
Puis Antoine s’accroupit avant de se rouler en boule sur le pavage glacial de la chapelle. La tête réfugiée sous ses bras, on n’entendait plus que ses sanglots et des paroles Un nom, un seul restait audible… Maman. Devant l’horreur, le combattant de l’ombre, redevenu l’enfant qu’il n’avait jamais pu être, implorait sa mère disparue, avec des mots déchirants incompréhensibles.
Un nom, un seul restait audible… Maman.
Devant l’horreur, le combattant de l’ombre, redevenu l’enfant qu’il n’avait jamais pu être, implorait sa mère disparue, avec des mots déchirants.
Jacek contempla ses hommes s’affairer alors qu’ils rassemblaient le matériel nécessaire. C’était sans doute pour cela qu’ils finiraient un jour par gagner la guerre. Ils n’avaient pas la puissance de feu de l’ennemi, ils étaient bien moins nombreux, mais tous avaient ce petit plus qui faisait la différence. Au fond de leur cœur, ils avaient tous ce courage si particulier de se battre pour la liberté, cette rare abnégation et l’oubli total de soi pour que le bien triomphe du mal. [...] Cette cohésion altruiste était la meilleure preuve que leur engagement ne serait jamais vain
/https%3A%2F%2Fimages-eu.ssl-images-amazon.com%2Fimages%2FI%2F51MCyCRPPnL._SR600%2C315_PIWhiteStrip%2CBottomLeft%2C0%2C35_PIStarRatingFIVE%2CBottomLeft%2C360%2C-6_SR600%2C315_SCLZZZZZZZ_.jpg)
Les larmes de Satan - Tome 3: Aux portes de l'enfer (Romans historiques)
Aux portes de l'enfer (juillet 1942 - décembre 1944) Traqué par la Gestapo, Antoine fuit Paris et se réfugie auprès du groupe de Gustave Jandart, Honneur du Loiret. Il en devient vite le lieute...
https://www.amazon.fr/larmes-Satan-portes-lenfer-historiques-ebook/dp/B07G654RJ6
/https%3A%2F%2Fimage.jimcdn.com%2Fapp%2Fcms%2Fimage%2Ftransf%2Fnone%2Fpath%2Fsc92350e51a4bfc92%2Fbackgroundarea%2Fi630d2d51da4b01f1%2Fversion%2F1532692708%2Fimage.jpg)
Les Larmes de Satan - Gilles Milo-Vacéri
Abandonné à la naissance, Antoine Boulan fuit l'orphelinat et tente de survivre en restant sur le droit chemin pour tenir une promesse. Rattrapé par l'époque, il sombre dans les cambriolages et...
https://www.editionsdu38.com/collection-histoire/romans-historiques/les-larmes-de-satan/
/https%3A%2F%2Fimage.jimcdn.com%2Fapp%2Fcms%2Fimage%2Ftransf%2Fdimension%3D2000x1500%3Aformat%3Djpg%2Fpath%2Fsc92350e51a4bfc92%2Fbackgroundarea%2Fic29b733b224b1646%2Fversion%2F1454324995%2Fimage.jpg)
Après des études de droit, Gilles Milo-Vacéri vit pendant quelques années de multiples aventures au sein de l'armée puis entame une série de voyages sur plusieurs continents afin de découvri...
https://www.editionsdu38.com/nos-auteurs/gilles-milo-vac%C3%A9ri/